J’ai généralement pour habitude d’écrire des billets longs. Les circonstances du moment m’incitent à tenter la brièveté.
Comme chacun a pu le remarquer les élections pour le renouvellement du Comité d'arbitrage se sont finalement muées en référendum. De nombreux utilisateurs ont décidé de s’opposer à toutes les candidature proposées, à telle fin que le prochain comité se composera probablement d’un effectif trop réduit pour véritablement fonctionner.
Comme le souligne Argos, le règlement du Comité d'arbitrage présuppose un seuil de validation de 2/3. Concrètement, un vote contre vaut en moyenne deux votes pour. Ce seuil ne pose pas de problème en lui-même : il importe en effet qu’un arbitre soit consensuel et accumule un minimum d’inimitiés dans l’espace encyclopédique. Ce qui pose problème c’est l’usage qui en est fait.
Le Comité d’arbitrage fait actuellement face à une opposition multiforme. Certains estiment que la réforme du 2010 a eu un effet plus pervers que salutaire. D’autres pensent que le vers était dans le fruit et que le Comité est par principe incompétent. Ces critiques ne sont pas infondées. De nombreux candidats se sont efforcées d’y répondre, en proposant des solutions plus ou moins radicales : institutionnalisation du statut d’arbitre, abandon progressive du simple blocage au profit de dispositions empiriques, refonte du salon de médiation, acceptation quasi-systématique des demandes d’arbitrage, mise en place d’une page de contestation… Or, la politique des contre systématiques ne donne pas seulement une prime aux suppressionnistes. Elle pénalise les tentatives de réformes qui, simplement parce qu’elles sont déjà dans une posture de légitimation, peinent de toute manière à s’affirmer.
Quitte à détourner une élection, autant que ça marche dans les deux sens. Les contributeurs intéressés à l’avenir de cette institution se devraient ainsi de pratiquer le vote inverse : un oui systématique adressé à l'ensemble des candidats, sauf répulsion particulière.
Le déséquilibre des seuils ne permet certes pas l'exercice d'un véritable référendum. On s'en approchera du moins, dès lors que la communauté prendra pleinement conscience de cette déformation des élections originelles.
12 commentaires:
On peut aussi considérer que, justement, une période de 6 mois avec un CAr "malfonctionnel" serait le prétexte idéal pour réfléchir à un nouveau mode de fonctionnement, considérant un manque de confiance en constante augmentation.
Ce genre de changements de grande ampleur me semblerait de toute façon ingérable si le CAr fonctionne en même temps à plein régime.
D'autre part, ça permettra, finalement, à ceux qui le jugent nécessaire, d'avoir un exemple concret. S'il l'est tant que ça, ça se verra vite :)
@LittleTony87 Pas faux. Ce qui me turlupine c'est que le fonctionnement actuel du CAr dépend de tout un ensemble de PDD, dont la dernière en date a à peine quatre mois. Or, dans l'hypothèse probable où le CAr sera malfonctionnel, ces PDDs deviennent de facto caduques. Concrètement :
1° On change le fonctionnement de Wikipédia par un biais anormal (des élections, soit une procédure où les questions structurelles ne sont pas censées intervenir).
2° Une minorité, significative au demeurant, impose ses vues à une majorité relative (avec un seuil à 50%, 9 candidats passaient ce qui garantissait un CAr fonctionnel).
Est-ce qu'il aurait été si compliqué d'organiser une PDD en mode oui/non du style : souhaitez-vous une suspension temporaire du comité d'arbitrage ?
C'est bien ce qui se passe, il y a des gens qui votent pour toi pour contrebalancer les votes contre systématiques (que ce soit contre tous les candidats ou contre tous les arbitres sortants).
Par contre ce que je ne m'explique pas c'est que deux des arbitres sortants ont plus de soutien que les deux autres de la part de contributeurs qui ne votent pas de manière politicienne. Et c'est pas ceux auxquels je m'attendais. Tu devrais poser des questions à ceux qui votent pour certains de tes collègues et pas pour toi.
Pour les 50%, le risque c'est d'avoir un CAr peu légitime. Pour le reste, imaginons que l'on ait pas assez d'élu pour que le CAr fonctionne pendant six mois. La communauté voit ce que ça donne. Et aux prochaines élections elle peut redonner au CAr les moyens de fonctionner. Ainsi, sans supprimer le CAr, on permet à la communauté de choisir son mode de gestion. (vision optimiste certes mais pourquoi pas...)
> es contributeurs intéressés à l’avenir de cette institution se devraient ainsi de pratiquer le vote inverse : un oui systématique adressé à l'ensemble des candidats, sauf répulsion particulière.
marrant, c'est l'exacte reflexion que je me suis faite
@Buisson. Le différentiel des votes, je me l'explique aisément. Indif et moi sommes les seuls sortants à avoir coordonné un arbitrage (Piston, Wart Dark-Addacat pour moi, Bapti-Piard pour lui). Cela représente une charge de responsabilité (et de travail) supplémentaire. Plus que certains autres, on s'expose au mécontents des arbitrages (je n'ai pas été surpris de croiser Mogador dans les contre).
D'une manière générale, ce que je trouve dommage avec cette référendisation des élections c'est qu'elles découragent de bons arbitres potentiels. Je ne suis pas sûr que Noisetier, Agrafian ou Juraastro y remettront les pieds.
Enfin, si certains préfèrent tenter le grand saut dans le vide en passant six mois sans CAr, grand bien leur fasse. J'espère sincèrement que l'expérience s'avérera concluante, sinon le semestre va paraître long.
Sans aller vers le "pour" obligatoire, je serais assez d'accord avec le fait qu'on vote neutre. Du moins quand on n'est pas d'accord avec le mode de fonctionnement du CAr.
"Indif et moi sommes les seuls sortants à avoir coordonné un arbitrage" : vrai, car si j'ai bien été coordinateur d'un des arbitrages qu'on a suivi, celui-ci s'est terminé en queue de poisson, avant même qu'on ait eu le temps de prendre une décision (Compte 111-Odileb).
Dommage que cela doive handicaper les candidatures, d'être coordinateur...
D'un autre coté, les pro-car ayant trouvé comme solution pour se faire élire de faire bloquer juste avant les élections leurs opposants les plus ouverts, je ne vois pas comment ces meme pro-car pourraient donner des leçons de morale sur comment voter.
Si les pro-car commençaient à se demander pourquoi il y a autant de gens qui sont contre l'idée meme de CAr, peut-être que les choses commenceraient à évoluer. Mais quand on en est à faire venir voter les morts, on se doute bien que ce n'est pas demain que cela risque d'arriver.
@Sammy : C'est effectivement un effet pervers du système CAr : plus tu y consacres de temps, plus tu t'exposes, plus tes chances de réélection s'amenuisent. A vrai dire, je commence à me demander, si il ne serait pas plus profitable de passer par un système de volontariat : une fois que l'on a éliminé les candidatures fantaisistes ou rencontrant une forte opposition, il reste rarement plus de 10 arbitres.
Euh volontariat ? Quelle différence avec maintenant, je ne te suis pas...
@Sammyday : effectivement, dit comme ça, c'est très flou. En fait je voulais parler d'une sorte de procédure à l'anglo-saxonne où chaque candidat deviendrait directement arbitre sans passer par une phase d'élection mais en se soumettant à une série de critères (investissement sur wiki, absence de conflit, bilan des arbitrages précédents pour les sortants…) évalués par bureaucrates.
Ok, c'est plus clair. Par contre, si ce sont les bureaucrates qui nomment, cela revient à dire que la communauté n'a plus son mot à dire sur la survie ou non du CAr. Sans parler de ceux qui y siègent.
C'est une solution baroque. On verra bien.
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