mardi 28 février 2012

Palettes de navigation : le best of

Quoi de mieux pour inaugurer mon passage sur ce blog qu'un billet rempli de mauvais esprit bien ælfgarien comme vous avez appris à l'aimer chez Popo ? Promis, le prochain billet sera plus pertinent. Ça parlera de traductions ou d'ébauches, sans doute. Et peut-être même qu'il paraîtra avant l'an prochain.

Avertissement liminaire : ce billet ne se veut pas un tacle par derrière des contributeurs ayant produit les modèles décrits ci-après. Il s'agit simplement d'offrir un aperçu de quelques-unes des plus belles aberrations qui hantent l'espace Modèle: de Wikipédia. (Merci à Rhadamante de partager avec moi ses découvertes sur Twitter. Sa générosité l'honore.)

Ceci n'est pas une palette
(CC-BY-SA 3.0 Dbenbenn)

{{Palette Transports en commun en Aquitaine}}

Sous vos yeux ébahis, la palette de navigation... qui ne sert pas à naviguer. Vérifiez en passant votre souris sur ce sapin de Noël : seules les lignes de tramway bordelaises bénéficient d'articles dédiés. Le reste est uniquement là pour le plaisir de vos cônes et de vos bâtonnets.

{{Palette Roue du temps}}

Dans notre série « les névroses des palettes », voici la palette qui se prenait pour un portail.

{{Palette Musique chrétienne contemporaine}}

Vous n'en avez pas marre des sempiternelles puces • comme séparateurs ? Merde à l'uniformité, palsambleu !

{{Palette Céline}}

Le fond de la palette dédiée à Louis-Ferdinand Céline est brun clair. Je veux bien assumer la bonne foi, mais là, quand même...

{{Palette Sénateurs français (2011-2014)}}

Dans notre série « les névroses des palettes », voici la palette qui se prenait pour une catégorie.

{{Chefs d'État et de gouvernement en Europe}}

Chacun[réf. nécessaire] sait que les petits drapeaux sont un gage d'encyclopédisme comme il y en a peu. (Frais d'ophtalmologie non pris en charge par la Sécurité sociale.)

{{Palette Gouvernements Fillon}}

Celle-ci, c'est en partie un aveu d'impuissance. Comme la plupart des palettes dédiées à un gouvernement, celle-ci occupe une hauteur invraisemblable pour un contenu relativement réduit – enfin, si on excepte les sous-fifres relégués en boîte déroulante[1]. Mais donc, aveu d'impuissance parce que je ne vois tout simplement pas de façon de présenter ça de façon plus compacte sans perdre en lisibilité.

{{Palette Califes fatimides}}

Dans notre série « les névroses des palettes », voici la palette qui se prenait pour une barre d'uranium.

De manière plus générale, et histoire de donner à ce billet un peu plus de fond qu'un épisode lambda de Vidéo Gag[2], je dirais que la prolifération des palettes semble parfois être hélas allée de pair avec l'oubli de leur fonction première, à savoir : permettre une navigation entre articles plus logique que celle des catégories, pour un nombre d'articles trop réduit pour faire l'objet d'un portail. C'est ainsi que l'on peut trouver des palettes remplies de texte brut non hyperlié : est-il vraiment utile de mentionner quelque chose dans une palette si on estime que ladite chose ne peut faire l'objet d'un article sur Wikipédia ? Confond-t-on trop souvent palette et liste, voire palette et portail ? Les palettes seront-elles accessibles un jour ? L'éléphant est-il vraiment plus fort que l'hippopotame ? Autant de questions qui méritent sans doute réflexion... même si l'avenir de Wikipédia n'est probablement pas dans la balance.



[1] « Yo dawg, il paraît que t'aimes les boîtes déroulantes alors on a mis des boîtes déroulantes dans tes boîtes déroulantes, comme ça tu peux dérouler pendant que tu déroules ! »
[2] Diantre, déjà quatre années que cette émission n'honore plus le PAF de ses rires enregistrés et de ses doublages dada ! Que le temps passe.

vendredi 24 février 2012

Terrain expérimental

Quelque fois, on se dit que Wikipédia pousse le paradoxe de l'observateur dans ses ultimes retranchements. Analyser et évaluer l'encyclopédie en ligne, c'est déjà l'altérer. Plus d'un journaliste qui s'est amusé à pointer les erreurs d'un article a pu en faire l'expérience : en un temps généralement très bref, celles-ci se trouvaient corrigées.

Dans une moindre mesure, ma mini-série de billets sur l'accueil des nouveaux se trouve confrontée au même phénomène : à force de dire ce qu'il fallait faire, j'ai moi-même tenté quelque chose, modifiant, certes assez marginalement, mon terrain d'observation.

Au cours des deux derniers jours, je me suis livré à une expérimentation sur le projet politique. J'ai mis au point deux nouveaux « modules » qui visent à concrétiser ce que je n'avais esquisser que dans l'abstrait.

Le premier, Comment participer ? reprend un peu les directives de Wikibétisation partielle : mener une réflexion sur la « priorité des informations transmises aux nouveaux contributeurs ». Concrètement, cette page présente didactiquement (et doctement) plusieurs principes de bases de la contribution encyclopédique. Une attention toute particulière est accordée aux références, à la fois d'un point de vue technique (comment utiliser le modèle — pour un rédacteur non habitué au html, ça n'a rien d'une science science infuse) et, surtout, éditoriale (quelles sont les bonnes sources à utiliser et comment les présenter). Afin de mieux illustrer ces diverses recommandation, j'ai décidé de recourir à un exemple visuel. Il ne s'est pas avéré facile à trouver. Les meilleurs articles de Wikipédia utilisent en effet des modèles élaborés. En voyant surgir d'office un harvsp ou un ouvrage, le nouveau venu risque d'être plutôt découragé qu'encouragé — que dis-je, déboussolé, terrorisé, anéanti par cette litanie de symboles kabbalistiques. Pour cette raison, j'ai préféré opter pour un article vaguement passable, Président de la république française. Le référencement n'a rien de transcendantal, mais il est fait simplement, sans fioriture.

Le second module, Ressources en ligne, tend vers un double but. Il s'agit d'une part de faciliter le travail des nouveaux en leur indiquant des sources de qualité facile d'accès. Comme je le soulignais sur De l'accessibilité des sources, de nombreuses revues scientifiques ont numérisé leurs archives au cours des dernières années. Les revues de science humaines ont été un peu plus lentes au démarrage que leurs consœurs des sciences dures, mais le fait est qu'on dispose désormais un très large stock de publications de qualité, qui n'attendent que d'être mis en valeur sur l'encyclopédie. J'ai ainsi opéré une sélection des principales revues en science politique, auxquels j'ai joins les adresses de deux hébergeurs de thèses en ligne. S'ensuivent, également, quelques recommandations sur la recherche bibliographique (en particulier, le bon usage combiné que l'on peut tirer de Google Books et du SUDOC). L'autre optique, plus lointaine et plus ambitieuse, consiste à renforcer l'accessibilité des informations encyclopédiques. A mon avis, c'est un enjeu capital dont dépend la prétention à la scientificité de Wikipédia. Les mentions bibliographiques intégrées dans le modèle présentent toujours un certain risque : le contributeur peut très bien se tromper de page, mal reprendre ou déformer (consciemment ou inconsciemment) les informations référencées. Utiliser des sources de qualité numérisées, c'est également donner la possibilité au lecteur de vérifier ce qu'il lit et, si erreur il y a, d'en faire part à la communauté ou de la corriger lui-même.

Je me lancerai bien dans une plus ample analyse de ce principe d'accessibilité, illustration à l'appui (j'avais notamment en tête une modélisation d'une sorte de lecture en regard entre l'article et l'une de ses sources). Mais bon, le temps presse et j'ai un voyage à préparer — d'où le wikibreak personnalisé tout juste déposé sur ma page utilisateur.

lundi 20 février 2012

N'hésitez pas!

Ça fait quelque temps que je me dis que ce blog est un peu paradoxal. Il prétend s'intéresser à un dispositif collaboratif impliquant la cohabitation de multiples individualités ; et pourtant, il ne fait que refléter l'opinion d'une seule personne — votre serviteur… Afin de réduire un peu cette disjonction entre la forme et le fond, le support et l'objet du support, j'ai finalement décidé d'abolir le monopole de ma signature. Ceux qui souhaiteraient diffuser leurs analyses, témoignages et autres écritures n'ont qu'à m'envoyer un mail à l'adresse suivante, créée pour l'occasion : wikitrekk suivi du atgmaildotcom de rigueur (vous admirerez mon habilité à contourner les avaleurs d'adresse et autres bestioles envahissantes).

Je précise que mon activité ne se cantonne pas à un seul blog. Concrètement, selon le public visé, il existe trois possibilités.

1. Dans une perspective « les wikipédiens parlent aux wikipédiens » (voire, plus largement, les wikimédiens), il y a donc Wikitrekk. Si j'ai bien compris le système de blogger, il suffit de me communiquer une adresse gmail pour disposer du statut d'auteur sur un article donné. Un auteur peut d'ailleurs devenir administrateur. Ce qui fait que, si jamais il me prend la fantaisie de m'exiler six mois en Mongolie, je pourrai déléguer la gestion du blog à une personne de confiance.

2. Dans une perspective plus généraliste, l'on peut éventuellement recourir à mon blog sur Rue89, Hotel Wikipedia. Je dis éventuellement car je ne suis pas le seul acteur impliqué : la rédaction a également son mot à dire. Dans l'ensemble, elle privilégie les sujets mettant en rapport Wikipédia avec le monde extérieur. Sur un plan technique, elle se charge d'attribuer le texte à son auteur : je le dépose sur ma plate-forme habituelle, puis la signature est changée manuellement.

3. Enfin, pour les textes en anglais, à destination d'un public de wikipédien non-francophone, il est possible de passer par internationalwikitrekk. Ce blog n'est pas très actif, mais il est relayé par le planet anglo-saxon. Le procédé d'attribution est, logiquement, le même que sur Wikitrekk.

Bref, n'hésitez pas !

vendredi 17 février 2012

De l'accessibilité des sources…

Un peu plus d'un mois après la publication de mon billet sur la Wikibétisation partielle, je me décide enfin à en publier la suite promise.

Comme je le soulignais, seul l'usage de la balise <ref></ref> est vraiment essentiel pour rédiger un texte encyclopédique. Elle permet une double vérifiabilité : celle de l'énoncé (qui n'a pas été inventé pour l'occasion mais provient apparemment d'une source préexistante) et celle de la valeur-même de la référence (une notice bibliographique de type « Jean Bidasse, Mémoire d'un concierge sur les bruits qui courent en ville, Dinard, 1851 » ne sera pas forcément autant appréciée que « Julius Krasnoïark, Analyse exégétique de la valeur-marchande dans l'œuvre de Karl Marx, CNRS éditions, Paris, 2011 »). Elle fonde la légitimité de Wikipédia, son crédit auprès de dizaines de millions de lecteurs.

Par comparaison, le reste est important mais pas primordial. La wikification, les catégories, les subdivisions peuvent être présentes ou pas, sans nuire à la crédibilité de l'article (évidemment, il n'en va pas de même en terme de facilité de lecture). Il paraît de fait envisageable de contribuer sans y recourir, sans assimiler entièrement la syntaxe wiki ; des contributeurs confirmés se chargeant ensuite de corriger et nettoyer le texte brut ainsi produit.

Le problème qui se pose ici tient à la sociologie des « contributeurs potentiels ». Deux expertises facilitent éminemment l'intégration dans la communauté : l'expertise informatique (familiarité préalable à la syntaxe wiki) et l'expertise universitaire (familiarité préalable aux règles de la rédaction encyclopédique). L'une et l'autre peuvent suffire individuellement. La connaissance du code permet déjà de se livrer à des modifications de forme (travail de wikifourmi, patrouille etc.) qui, par une pratique répétée, entraînent une accoutumance progressive aux exigences du travail collaboratif. La connaissance de l'écriture scientifique permet, via une wikibétisation partielle, de concevoir des articles « bruts » ; ce faisant, on peut acquérir par strates successives les principales balises et fonctions.


Schéma sociologique de la population wikipédienne


Le code et l'écriture scientifique constituent ainsi deux portes d'entrées qui autorisent, à terme et si tout se passe bien, un accès intégral. Mais qu'en est-il lorsqu'aucune des portes ne s'ouvre complètement ? Quid de l'amateur désintéressé, qui voudrait simplement apporter sa petite pierre à l'édifice ? Il peut sans doute s'intégrer sous trois conditions : être motivé, motivé et motivé, ce qui, on le conçoit bien, prend du temps et de l'énergie. Ici se situe probablement l'une des explications du déclin relatif des contributeurs, constaté dans la plupart des wikipédia (mais pas ou peu dans la francophone) : la population visée est assez limitée (disons pour faire large qu'elle regroupe surtout une certaine élite intellectuelle à laquelle on peut adjoindre une minorité de passionnés, prêt à franchir tous les obstacles pour rejoindre l'une des grandes aventures du moment) ; l'amateurisme est découragé (pour être sûr que son travail sera accepté / apprécié, il n'y a pas vraiment d'autres solutions que de contribuer régulièrement).

Tout ceci me laisse à penser que l'encyclopédie se doit d'élargir ses missions et compétences . Il ne s'agit plus seulement d'offrir une information fiable au lecteur, mais d'initier les contributeurs potentiels voire (soyons fous) l'ensemble du lectorat à la fabrique de cette information.

La faculté de discrimination des sources n'est pas très difficile à acquérir. Pour le résumer très grossièrement, plusieurs éléments entrent en ligne de compte : la date de première publication (cela dépend des disciplines, mais, globalement, dans les sciences humaines sont jugées acceptables tous les articles et ouvrages publiés il y a moins de 30-40 ans) ; le statut de l'auteur et sa notoriété (c'est probablement le plus difficile à établir : à moins d'avoir un descriptif précis dans le texte, la meilleure solution consiste à le googliser et voir ce qui en ressort) ; le statut de la maison d'édition et/ou de la collection (de préférence scientifique ou généraliste) ; l'apparence-même du texte (même s'il remplit toutes les conditions antérieures, un texte sans références est plutôt louche).

Evidemment, cette faculté de discrimination est sévèrement entravée dès lors que les textes ne sont pas facilement accessible. Seul un contributeur régulier va emprunter une source adaptée en bibliothèque (voire en faire l'acquisition). Les autres font avec ce qu'ils ont chez eux, ou ne font rien du tout.

C'est un problème sérieux. La légitimité d'un contributeur dépend étroitement de la qualité de ses sources : plus elles sont médiocres, plus il aura de mal à défendre ses postures éditoriales et plus son activité sera découragée. Les contributeurs confirmés et/ou ceux qui possèdent une formation universitaire avancée disposent d'un avantage décisif contre les autres : ils savent comment accéder aux bons textes.

Wikipédia ne peut pas grand chose contre cette inégalité a priori. La réponse vient d'ailleurs : les sources de qualité deviennent de plus en plus accessibles sur Internet. La fonction aperçu de Google permet déjà d'accéder à de larges fragments d'un ouvrage donné. Et puis, surtout, la publication libre différée des revues scientifiques tend à devenir la norme. En France, chercheurs et étudiants pratiquent couramment Persée ou Cairn depuis déjà quelque temps. Enfin, certains auteurs mettent individuellement en ligne leurs thèses ou d'autres études scientifiques qui dormaient jusqu'alors dans quelque obscure recoin de bibliothèque.

Cette dynamique d'accessibilité connaît toutefois quelques ratés. Il y a deux semaines, le blog Matières vivantes donnait un inquiétant compte-rendu des basses manœuvres des éditeurs de revues scientifiques américaines. Leurs lobbyistes tentent ainsi d'abattre une loi de 2008 qui mettait en open access la plupart des articles en biologie et médecine. Les chercheurs sont apparemment les premiers à s'opposer à cette re-privatisation : ils ne gagnent quasiment rien avec leurs articles ; leur diffusion sur Internet contribue à élargir leur notoriété par-delà les cercles scientifiques (c'est ce qu'on appelle, dans le jargon interne, de la valorisation).

Raté ou pas, on se retrouve quand même avec un beau corpus de sources de qualité, dont seul une faible partie est effectivement exploitée sur Wikipédia. Pour cette raison, je me demande si on ne devrait pas organiser des recensements systématiques des bonnes références en ligne. Cela pourrait se faire au niveau des articles — à défaut d'améliorer une ébauche, on pourrait proposer une sorte de kit clé en main pour faciliter le travail du contributeur qui souhaitera s'y coller. Cela pourrait aussi se faire au niveau des portails — des pages d'aides listerait les ressources de référence dans un domaine concerné, et donneraient quelques indications générales sur leur utilisation.

Concrètement, ces « recensements » amélioreraient probablement l'intégration des nouveaux contributeurs. Ceux-ci disposeraient rapidement des sources considérées comme les plus légitimes. Leur lecture et leur décorticage posera sans doute quelques difficultés même si dans l'ensemble, la plupart des articles et études de science humaines et sociales sont compréhensibles pour quiconque a une bonne base de culture générale. Mes propres travaux universitaires ont tendance à être interdisciplinaires : je n'ai jamais eu véritablement de difficulté à reprendre et à croiser des données venues de la musicologie, de l'économie, de l'histoire, des sciences politiques ou de la sociologie.

En outre, ces « recensements » s'inscriraient dans une grande tendance de fond de l'encyclopédie en ligne, en faveur de la collecte et de la computation de données. En avril, la Fondation Wikimédia va ainsi lancer le projet Wikidata qui sera effectif d'ici un ou deux ans. J'aurais très prochainement l'occasion d'en reparler.

mercredi 8 février 2012

Universitaires hors critères (2)

Je dois dire que j'ai été assez surpris par l'intérêt suscité par mon dernier billet. Tout ceci appelle une suite qui, je l'espère, ne sera pas aussi aseptisée que la majorité des sequels/prequels/interquels hollywoodiens.

Je tiens surtout à éclaircir quelques interrogations non résolues qu'ont soulevé plusieurs de mes commentateurs (accessoirement, ça me permet de leur répondre en faisant un billet à peu de frais). Dans mon idée, les pages Auteurs: ne seraient pas des bazars sans critères. Seulement, le curseur sera déplacé d'un cran : ce qui importe, ce n'est pas que l'auteur ait été cité dans une source secondaire fiable, mais qu'il ait produit une source secondaire fiable. La fiabilité de la source étant déterminée par l'accréditation d'un organisme universitaire reconnu. Afin de se préserver une marge de manœuvre, l'on pourrait également prendre en compte la réception de la communauté scientifique : en cas de désaveu massif, il sera évidemment possible de reconsidérer la qualité de la source, quelque soit son caractère d'officialité (un exemple parmi d'autres : les théories révolutionnaires des frérots Bogdanov).

Ceci dit, un soin particulier devra être apporté à la structure formelle de la page, notamment pour bien la distinguer de l'espace principal. Un bandeau d'avertissement constitue évidemment une nécessité première. Je me demande même si le mode de rédaction ne devrait pas s'écarter radicalement de main. On pourrait opter pour une formulation tabulaire : des champs pré-remplis se disposant à accueillir des informations mécanisées sur la bibliographie ou le cursus du bonhomme. L'utilisation de ces champs pourrait faciliter la réutilisation des données dans un programme plus large, comme un Wikidata francophone (pour reprendre la suggestion de Serein). On pourrait imaginer la modélisation suivante (même si l'esthétique est sûrement à améliorer) :


Dans l'ensemble, je dois dire que je conçois avant tout cette page comme une aide à la rédaction. Elle permet de créer des ponts, pas forcément visible à l'heure actuelle, entre les sources. Ces ponts peuvent être de nature individuelle : A a écrit une publication X, déjà utilisée dans un article, mais aussi une publication Y qui renseigne un aspect différent du même sujet. Ils peuvent aussi être de nature communautaires : A et B sont membre du même groupe de recherche ; leurs champs d'investigation sont très proches voire similaire ; les travaux de B permettront peut-être d'améliorer un article où A est déjà cité.

Bref, il s'agit surtout de renforcer le caractère combinatoire de l'information : une donnée menant à une autre donnée susceptible de perfectionner le développement encyclopédique.

lundi 6 février 2012

Universitaires hors critères

Ça fait quelque temps que la question me titille : que faire des universitaires hors critères ? Depuis la généralisation du modèle et d'un sourçage rigoureux, ces bonshommes sont cités en long et en large sur Wikipédia. Dans ma dernière création, l'origine de la monnaie, ils représentent près de 50% des noms. Pour autant, ils ne sauraient donner lieu à un article.

Une procédure de page à supprimer récente vient de nous le rappeler. Si l'on fait abstraction du contexte pas tout-à-fait ragoûtant qui l'entoure, on constate que les choses sont claires : en dépit de tout ses mérites intellectuels, Ms. Shira Robinson n'est pas suffisamment notable. Si elle a produit plusieurs sources secondaires, elle n'en est le sujet d'aucune. Il n'y a pas moyen de référencer l'article et d'élaborer une biographie correcte.

Pour autant, le retrait des quelques indications mentionnées n'est pas véritablement satisfaisant. Les travaux de Ms. Robinson ont en effet permis de référencer un article pour le coup admissible. Quelque part, sa bibliographie et son CV intéressent potentiellement le lecteur et le contributeur. Ils permettent de contextualiser la source en la resituant dans un parcours et une approche personnelle.

A cette fin, je me demande si l'on ne devrait pas mettre au point un nouvel espace de nom. Ne pourrait-on créer un Auteur: sur le modèle de Wikipédia: ? Les informations hébergées ne seront pas véritablement encyclopédiques (un bandeau sera là pour le rappeler en long et en large). Il s'agit plutôt d'une sorte de crédit apporté à un chercheur dont les contributions ont permis de faire avancer un sujet de recherche (et donc indirectement Wikipédia). La liste des publications spécifierait par la même occasion les articles encyclopédiques qui y ont recours. On pourrait aboutir au dispositif suivant :


En fait, il se peut que ce genre de fiches techniques permette d'arrondir les angles entre suppressionnistes et conservationnistes. Plutôt que d'être supprimé de Wikipédia (et donc in-améliorables), certains articles borderline pourraient être évacués hors de l'espace encyclopédique dans des espaces de nom adaptés (on pourrait songer à un Event: pour un événement très récent). Il va sans dire que, dès lors que des sources témoignent de la vérifiabilité et/ou de la notoriété du sujet, ceux-ci pourraient réintégrer l'espace encyclopédique.